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Retour sur l'année de Marius

Voici un mail de Marius de Mourgues, notre détenteur du Ruban Orange, record du tour du lac Léman.

Rem: les photos sont celles du mails de Marius.. Je ne sais pas si elles sont libres de droits, mais elles sont magnifiques.!!


"Bonsoir à tous,


Si vous recevez ce mail c'est que vous m'avez surement aidé lors de cette saison 2022 en kitefoil. Et donc pourquoi pas faire un petit recap avec la saison désormais terminée ! Désolé d'avance pour ce long pavé mais j'espère vous captiver suffisamment pour vous garder jusqu'à la fin.

2022 n'avait pas si bien commencé. En janvier alors que je tournais des images en ski avec Wed’ze, j'ai eu la bonne idée de tenter des tricks au Snow Park sur une neige bien béton. Résultat: Traumatisme crânien et petit tour à l'hôpital (en helicoptère s'il vous plait). Heureusement rien de grave (à part des parents pas très contents). Seulement, 3 semaines plus tard lors de ma première session de kite de l'année dans le Sud de la France je fais une grosse chute dans 25 noeuds de vent. Résultat: Grosse entorse et 1 mois d'arrêt avec deux semaines en béquilles.


Nous voilà donc début Avril sans grosse préparation avec la première étape de l'Engie Kite Tour au Cap d'Agde. Une vraie reprise puisque j'ai seulement eu quelques sessions d'entrainement en amont.

Les parcours en kite sont généralement assez classiques, un départ au près (remontée au vent) avec tous les coureurs en même temps lancé à 50km/h sur la ligne de départ. Si ça doit partir en cacahouètes c'est généralement à ce moment-là. Ensuite une bouée à contourner au vent du départ, deux bords au largue puis une bouée sous le vent. Deux tours de circuit et en 15min à bloc on termine une manche. 8 manches par jours. 24 manches sur trois jours. 7 jours de courbatures. Finalement c'est simple le kitefoil !


Je gère bien cette compétition en arrivant sans attente vu mon entrainement. 8ème au général foil sur 50 participants. Une bonne régularité sur les manches avec des bon choix stratégiques me permettent d'être bien placé mais un manque de vitesse pure par rapport aux meilleurs m'empêche de viser les premières places du classement. Je remarque par ailleurs beaucoup de nouvelles têtes sur le circuit.

Après cette première semaine de compétition accompagné de mon acolyte Suisse Marcin Krozcak, nous enchainons avec deux semaines dans le sud pour préparer la semaine Olympique à Hyères. La déscolarisation à l'EPFL est bien entamée mais au moins nous passons des heures sur l'eau. A Hyères l'ambiance est différente du EKT. Toutes les classes de la voile olympique sont regroupées avec tous les meilleurs athlètes internationaux. On ne peut pas dire que je sois très grand mais au milieu de toutes ces stars je me fais encore plus petit. Cette semaine restera un mauvais souvenir pour moi. Incapable de trouver le rythme et de naviguer à mon niveau dans ces conditions de mistral très fort. Trop de manœuvres approximatives, de chutes et un manque de confiance avec mon foil. La psychologie joue un grand rôle dans la performance et cette fois ci mon moral n'était pas suffisamment solide. Cependant expérience très enrichissante que de toucher du doigt le sport de très haut niveau aux côtés du gratin international.


Finalement il est temps de reprendre le chemin de l'école. Après s'être fait rouler dessus par l'élite mondiale du kitefoil nous voilà repartis pour un tour avec l'EPFL et ses partiels qui nous attendent impitoyablement.

Mai: Survie


Juin: Résurrection après la fin des partiels, petite compétition régionale dans le cadre magnifique de Serre-Ponçon. Conditions de vent un peu moins magnifiques. Je m'empare cependant d'une première place qui redonne confiance. Finalement retour en Suisse après un passage en Bretagne à Lorient pour la deuxième étape du EKT. 7ème place. Bonne compète. Bonne crêpes et bonnes tempêtes. Désormais en

tête: ce projet de traversée du Lac Léman.



Ce tour me tient à cœur depuis longtemps, dès mon arrivée à l’EPFL j'y ai toujours songé mais sans jamais vraiment y croire. L'évolution récente du matériel (et accessoirement de mon niveau) m'ont permis de rêver. Un jour de grosse "bise" (vent du Nord Suisse) annoncé, Marcin et moi décidons de tenter le coup accompagnés par Thiery en bateau sécu.

Malheureusement ça ne le fait pas sans assistance cette fois ci. Thierry nous repêche plusieurs fois au large de Lausanne par faute de vent. Mais nous en apprenons beaucoup sur les vents du lac.


Un nouveau créneau s'ouvre finalement début juillet. Cette fois ci plus fort. 25 nœuds bien établis dans le petit lac à Genève. Le compte à rebours est lancé. Nous voilà repartis avec Marcin. Gaston et Hector (mes frères) dans le bateau de sécu de Thierry pour faire des images. Ou du moins essayer, parce qu'à 30 nœuds c'est pas évident. Le passage du petit lac se passe sans encombres mais après une heure de remontée au vent, j'ai du mal à me caler dans mon harnais. La douleur se fait sentir le long des lombaires. Heureusement le plus dur est fait. Yvoire, Thonon, Evian. Le Chablais défile à toute vitesse désormais. Mais c'est sans compter le passage du bout du lac qui s'avère être la partie la plus compliquée à gérer. Je fais tomber ma voile au beau milieu d'une molle. Heureusement j'arrive à repartir quelques minutes plus tard pour tourner le point GPS du Bouveret. Le retour est encore plus rapide. J'essaye de maintenir 30 nœuds de moyenne. Le vent a forci. Les cuisses sont meurtris mais les sensations de glisses sont incroyables. L'arrivée au petit lac est marquée par les vagues qui se creusent. Il faut être vigilant pour ne pas faire décrocher l’avion du foil (la partie basse). Malheureusement après 3h d'effort et le vent forcissant, je rate mon gybe (empannage). Quelques précieuse minutes de perdues à nouveau avant de finalement rejoindre la ligne d'arrivée en mode survie dans un vent rugissant à 30 nœuds. Marcin passe la ligne quelques minutes derrières. Nous sommes exténués mais heureux. Heureux d’avoir réussi le tour et par la même occasion battu le record détenu par l’hydroptère.ch.

La suite de l'été est rythmée par la balise de vent à Aix les bains. Entrainements dès 6 nœuds annoncés. Le "Natakite" complète ainsi parfaitement la préparation physique.

Les championnats de France initialement prévus en Aout à Serre-Ponçon sont décalés à la presqu'île de Giens en Novembre dû au manque d'eau dans le lac. Je commence donc mon stage en Septembre à Paris dans l'éolien offshore (Eiffage Métal). Pas idéal pour s'entrainer.

Arrivée à Hyères avec trois sessions d'entrainement depuis mi-Aout, j'avoue ne pas être si serein. Le vendredi, le vent se lève sans prévenir, tous les rideurs sont très toilés avec certain en 18m dans 20 nœuds de vent. Je préfère partir avec ma petite 11m avec laquelle je suis en pleine confiance. Un choix qui s'avère payant. 6ème de la première manche juste derrière les tout meilleurs. La deuxième manche se passe moins bien mais je limite la casse avec une 10ème place au général.

Pas de vent le deuxième jour mais finalement un petit 5-7 nœuds se lève le dernier jour. Tous les entrainements de l'été se mettent à payer, je passe parfois 4ème à la bouée au vent. Je crois que je suis dans le "flow". Des départs pris au dixième près, les manœuvres techniques s'enchainent avec facilité. Des choix tactiques payants. C'est le pied.

J'arrive donc à la 9ème place (sur 51) de ce championnat de France. Super content de ma performance qui clôture bien cette saison 2022.


And now what ?

Mon stage doit se terminer en février puis j’aurai un projet de master de 6 mois à compléter pour finalement obtenir mon diplôme.


Côté kite j’ai atteint un niveau où passer à l'étape supérieure demanderait de s'investir à 100% (en faire mon boulot) mais pas seulement, le sport se dirige vers une morphologie qui ne me convient pas vraiment. Le top 10 mondial cette année fait 95kg en moyenne, loin des mes 65kg (quand j’ai bien mangé). Il ne faut pas se leurrer, les JO de 2024 restent inatteignables vu le gap de niveau entre moi et l'équipe de France (et j'en ai toujours été conscient). 2028 pourrait être un objectif mais semble bien loin pour l’instant.


En tant que compétiteur, avoir des objectifs de classements/performances conditionne aussi notre épanouissement et notre accomplissement en tant que sportif. Sans ces objectifs, difficile de garder la motivation pour s'entrainer, naviguer sous la pluie, dans le froid ou aller faire de la musculation par grand soleil.

C'est pourquoi je pense lever un peu le pied pour l'instant, continuer de naviguer pour moi de temps en temps pour se balader. J'ai beaucoup d'autres projets en tête avec certains en kite mais la compétition m'attire moins. J'ai énormément appris lors de cette année et j'en sors grandi donc merci la vie et surtout merci à VOUS de m'avoir permis de réaliser cette aventure...

Marius"

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